Le 11 juillet 2018
Aujourd’hui, nous sommes un groupe d’une dizaine de personnes venus par des petites routes chaotiques terminées par une piste en surplomb de ravins, écouter surtout, voir et sentir ce petit coin de paradis sur terre.
Cela faisait 10 ans que je n’étais pas revenue dans le jardin de Noémie…J’avais réalisé un court métrage sur son jardin filmé tout au long de l’année dans « Télécévennes ».
L’énergie de Noémie est toujours aussi impressionnante. Elle nous donne des multitudes d’informations précieuses.
En introduction, Noémie nous parle de la communication des arbres entre eux, l’interaction et la sensibilité des plantes en nous questionnant : « Que sait on de la réaction d’une plante lorsqu’on arrache une adventice ? ».Elle a choisi un mode de culture respectueux de la nature, où le sol n’est pas à nu, où n’ arrache pas « les herbes prétendues mauvaises », où on nourrit le sol avec la matière produite par les déchets du jardin et par ses propres animaux (80% animal, 20% végétal), où on le protège, où on produit ses semences…Elle souligne l’importance des micro-organismes qui décomposent la matière organique.
Noémie cultive maintenant dans 3 lieux différents. Elle a maintenant 2 hectares de pré et 4000 m2 de jardin à Loubreyrou. Avec ses 2 chevaux (jument Haflinger et un jeune poulain croisé Haflinger Comtois) elle travaille le sol du jardin.
Ce jardin des Crozes, en terrasses est réservé à la production familiale et à la semence. Il est entouré d’arbres fruitiers qui jouent un rôle important pour les échanges racinaires et fournit une ombre nécessaire par grandes chaleurs. Elle plante des pommes de terre ou des courges au pied des arbres, ces dernières pourront grimper dans l’arbre.
Nous remarquons que la consoude est très présente. Noémie l’utilise beaucoup en paillage et pour dynamiser le compost : la consoude a une grande capacité à fixer l’azote, le phosphore et le potassium. Les raies de légumes sont paillées avec de la paille d’orge.
Elle alterne semis et plantations chaque année, les tomates tous les 2 ans. Au printemps elle sème un engrais vert (féverolle entre autres) qu’elle foulera ou coupera à 10 cm, au stade où la plante est au maximum nutritive pour le sol. Elle précise qu’il faut éviter qu’elle monte en graine pour ne pas perdre de sa valeur nutritive pour enrichir le 2èmesemis.
Dans le jardin, on observe des buttes en production (poireaux, oignons, choux, carottes etc…) et des buttes en construction : Elle fait une première couche avec du fumier qu’elle arrose, puis une deuxième couche avec les végétaux coupés puis une troisième couche avec de la paille qu’elle arrose aussi.
On tâte la terre meuble d’une butte récente : agréable au toucher, riches en 3 sortes de vers qui décomposent depuis les profondeurs et la digèrent jusqu’en surface. Les salades s’y plaisent à merveille !
Elle a 2 serres sur lesquelles elle a mis des filets de châtaigne bien moins chers que les voiles d’ombrage et très efficaces. Nous les visitons et sommes impressionnées par la beauté des plants d’aubergines et de tomates…
Visite aussi du verger d’ arbres fruitiers et aussi de la remise des outils anciens qu’elle utilise pour le travail avec les chevaux : une sarcleuse réglable en profondeur et en largeur; une bineuse canadienne qui vibre et casse la motte qui appartenait à l’arrière grand père de Noémie et une charrue.
Pour finir je cite l’anecdote du grand père quand il a vu un tracteur pour la première fois : « Très bien mais….il ne fait pas caca, lui ! ». Le cycle du travail de la terre allait connaître un grand bouleversement !
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